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L'industrie du troisième millénaire

  in Les Echos, vendredi 15 et samedi 16 février 2002

 

Revue de Presse

La Banque Lazard parachève l'évaluation de l'hôtel Drouot

 

Nutrisco et Extinguo

“La Gazette” va désormais être soumise au droit commun et donc à la loi Sapin, ce qui va l’obliger à tripler les tarifs de publicité appliqués aux commissaires- priseurs , indique le fondateur du groupe Serveur. Elle devra aussi s’acquitter des droits de reproduction dont elle était exemptée, dit-il en laissant planer des doutes sur la valeur de la marque Drouot, « utilisée abusivement par de nombreux opérateurs, antiquaires ou autres »

La banque d’affaires doit remettre ,ce soir à la.Compagnie des commissaires-priseurs son estimation de la valeur des actifs. de-l’hôtel des ventes parisien. Associé à un promoteur, ABN AMRO devrait déposer ces jours-ci une offre incluant les actifs immobiliers.

Le prix de Drouot sera bientôt fixé. C’est théoriquement ce soir, ou au plus tard lundi matin, que la banque Lazard doit rendre son estimation à la Compagnie des commissaires-priseurs de Paris, propriétaire du prestigieux hôtel des ventes, détenu par près de 110 commissaires-priseurs regroupés en 70 charges. Après le forfait de Pierre Bergé, il y a au moins deux offres en présence. Celle de Barclays Private Equity (BPE), qui porte sur Drouot SA, c’est-à-dire le Pôle @uctionspress («La Gazette de l’hôtel Drouot »), le Moniteur des ventes » et l’activité Internet), et les baux de location des trois lieux de vente, Drouot-Richelieu, Drouot-Montaigne et Drouot- Nord. La société ,d’investissement a coupé l'herbe sous le pied au président d’Yves Saint Laurent Haute Couture, en offrant 914.000 euros pour chaque part de Drouot SA (contre 609.000 euros proposés par Pierre Bergé), valorisant l’ensemble à 68,6 millions d’euros.

Audit des biens et des offres

Ce début de surenchère a décidé les commissaires-priseurs à faire auditer leur bien, ainsi que les offres déposées par la banque d’affaires et par l’avocat Jean-François Prat. Selon une source proche du dossier, il est en tout cas établi que l’offre de Pierre Bergé était très en deçà de la vraie valeur de Drouot et I que celle de Barclays ne fait que s’en approcher . A u t r e candidat officiellement déclaré, le groupe Serveur et sa filiale & 60 % Artprice (Bernard Amault en possède 17 % via sa société Agafin). Son offre ne porte que sur @uctionspress, le candidat s’interdisant , statutairement toute pratique de commerce sut le marché de l’art , en tant que leader mondial de la vente d’information sur ce marché . Nous estimons @uctionspress 5 à 7 fois ses résultats, son réserve que les vendeurs garantissent la continuité de l’exploitation , souligne Thierry Ehrmann, fondateur et patron du groupe Serveur. Ce pôle qui représente près de 90 % de la rentabilité de Drouot dégage environ 3 millions à 4 millions d’euros de résultats pour quelque. 16 millions de chiffre d'affaires. Mais la chute du monopole des commissaires-priseurs pose un certain nombre de questions juridiques cruciales pour l’avenir d’@uctionpress, qui ne jouit pas de la commission paritaire de la presse. “La Gazette” va désormais être soumise au droit commun et donc à la loi Sapin, ce qui va l’obliger à tripler les tarifs de publicité appliqués aux commissaires- priseurs , indique le fondateur du groupe Serveur. Elle devra aussi s’acquitter des droits de reproduction dont elle était exemptée, dit-il en laissant planer des doutes sur la valeur de la marque Drouot, « utilisée abusivement par de nombreux opérateurs, antiquaires ou autres ». Me Dominique Ribeyre, président de la Compagnie des commissaires-priseurs de Paris, répond que
« Drouot est un lieu magique, où viennent, 5.000 personnes chaque jour ». La Compagnie a d’autre part toujours refusé toute vente séparée de « La Gazette ». C’est pourquoi Thierry Ehrmann tente de greffer son offre sur celle d’un établissement financier, éventuellement Barclays. A l’opposé, le projet d’ABN AMRO Capital englobe la totalité de l’hôtel des ventes, y compris l’immobilier. « Nous attendons de voir quelle évaluation sera faite de la société civile immobilière avant de déposer notre offre ferme », confie Christophe Karvélis, directeur général du fonds d’investissement
de la banque néerlandaise, qui souhaite s’allier à un grand promoteur (il. discute avec plusieurs d’entre eux) autour d’un projet global. D’abord exclue, la cession de la SCI semble aujourd’hui souhaitée par bon nombre de commissaires-priseurs. En juillet, ils devront en effet avoir converti leurs charges en sociétés commerciales et, pour décrocher l’agrément, devront déposer une importante caution de banque. D’où leurs besoins urgents de fonds propres. Nombre de promoteurs parisiens regarderaient d’ailleurs le dossier, certains imaginant même d’installer, à côté des salles de ventes, un centre d’affaires à Drouot-Richelieu.

ANNE DENIS

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